C’est 30 mètres carrés, deux lits superposés, une cuisine équipée, une salle de bains et un coin salon, avec un canapé-lit dépliable.
La petite maison est arrivée en camion, dans chez Emmaüs de la Pointe-Rouge, au sud de Marseille.
Un couple de «compagnons» viendra ranger ses affaires dans cette maison fneuve.
Cette maison mobile, modèle unique, se veut une solution concrète face à une situation de plus en plus critique en matière de mal-logement.
Ce prototype permet de mettre les gens à l’abri rapidement, de répondre à des urgences chroniques, sociales ou accidentelles.
L’idée d’une maison transportable naît il y a trois ans, alors que les équipes de la fondation sont confrontées à une situation chaotique dans le Var, où des inondations ont laissé plusieurs sinistrés sans toit.
Lles mobile homes existants sur le marché sont coûteux à transporter. Il faut aussi trouver des terrains raccordés à l’électricité pour les accueillir, le tout très rapidement.
A Marseille, près de 12 000 personnes ont été à la rue à un moment donné de l’année avec, en prime, une hausse des expulsions locatives sur la région.
L’arrivée importante de familles roms rend encore plus difficile pour les acteurs de terrain.
Il fallait une maison facilement transportable, autonome en énergie, que l’on puisse poser n’importe où. Et ce n’était pas évident !»
l’AMPIL, une association travaille depuis vingt ans sur la mise en place de solutions innovantes en matière de logement.
«Outre les contraintes techniques, il fallait aussi que ce soit une vraie maison, pas un container ni une caravane .
L’équipe d’Appel d’Aire, qui réunit dans un chantier d’insertion des jeunes en décrochage scolaire, prend en charge la réalisation du prototype, accompagné de prestataires techniques pour le volet «autonomie». : la maison transportable dispose d’équipements la rendant autonome énergiquement pour une durée de quinze jours. Des panneaux solaires sur le toit assurent le chauffage et l’eau chaude, tandis que l’eau de douche est recyclée. Le tout s’installe sur n’importe quel terrain et peut être démonté rapidement
C’est la communauté d’Emmaüs Pointe-Rouge qui a été choisie pour accueillir le premier module. J
64 compagnons occupent des chambres :Si les 117 communautés Emmaüs de France prennent deux bungalows, le problème est résolu.
L’objectif est de dupliquer la maison en 25 exemplaires. Pour cela, un engagement financier des structures publiques – Etat, collectivités, bailleurs – est nécessaire. La Métropole marseillaise et la région ont déjà participé au financement du prototype. Une production industrielle verra un coût global de 30 000 euros par maison. Une solution économique, fournie clé en main aux pouvoirs publics.